Les différents PSY
Le PSYchologue clinicien reçoit une formation qui est centrée sur la compréhension du comportement humain et en psychopathologie. Il intervient lorsque vous êtes dépassé par vos difficultés personnelles ou professionnelles et/ou qu’un symptôme psychosomatique vous handicape au quotidien. Il peut alors vous proposer une psychothérapie ou une thérapie de soutien afin de vous aider à surmonter une période difficile ou une difficulté particulière.
Le psychologue est un professionnel qui a suivi des études supérieures à l’université (5 ans minimum) et qui, au cours de sa formation théorique, a effectué de nombreux stages de terrain. Cette formation complète lui garantit une connaissance et un savoir pointu dans son domaine.
L’usage du titre de psychologue est protégé depuis 1985, sa formation est donc reconnue par l’Etat (ADELI).
Le PSYchothérapeute propose diverses psychothérapies, selon sa formation. L’usage du titre de psychothérapeute est réglementé et protégé depuis 2010. Auparavant, certains psychothérapeutes exerçaient sous ce titre, sans formation, au risque d’aggraver l’état psychologique du patient. Ce titre est désormais utilisé uniquement par les psychologues cliniciens, les psychiatres et par les psychothérapeutes ayant reçu un enseignement dans une école privée. Pour bénéficier de ce titre, il faut avoir reçu au minimum une formation théorique de 400 heures et d’une expérience de stage de 5 mois.
En France, tous les psychothérapeutes doivent s’inscrire dans le répertoire ADELI pour être référencés et garantir le sérieux de leur formation. Cette sécurité vous permet de vérifier sur internet (grâce au numéro ADELI) si votre psychothérapeute a un diplôme reconnu par l’Etat.
Le PSYchopraticien ou PSYautre-chose. Le psychopraticien est un « thérapeute » qui n’a pas de diplôme reconnu par l’Etat. Ce titre n’est ni protégé ni contrôlé. Ainsi, vous n’êtes pas assuré que ce thérapeute ait reçu une formation sérieuse.
L’épanouissement personnel et la quête d’un mieux-être est très actuel dans notre société, ce qui fait émerger de multiples formes de « psychothérapies » et de « thérapeutes ». Il est donc nécessaire de se renseigner et de s’assurer que le professionnel en question possède un diplôme reconnu par l’Etat. Grâce au numéro ADELI, vous pouvez vérifier si un professionnel de la santé a reçu une formation adéquate et s’il respecte des règles éthiques .
Article publié sur le site Syndicat National des Psychologues :
La multiplication des « psys » en tout genre - 3 décembre 2024
Chacune et chacun d’entre vous le constate chaque jour un peu plus. Il suffit d’observer les plaques professionnelles sur les façades des bâtiments de nos villes.
Depuis la réglementation du titre de psychothérapeute en 2010 avec des conditions de formation exigées et l’essor des formations à distance post-Covid, nous voyons se développer de nombreuses “professions” alternatives : praticiens en psychologie ou en psychothérapie, psychopraticiens, thérapeutes spécialisés en psychologie… Toutes ont pour point commun de ne pas présenter les conditions de formation requises pour prétendre au titre de psychothérapeute ou de psychologue.
Les instituts privés, dont certains sont de véritables entreprises très lucratives, ont ainsi exploité le vide juridique sur l’exercice de la psychologie. Ainsi, nous voyons fleurir des psychopraticiens, psycho-énergéticiens, psycho-généalogistes, onirologues, etc. L’utilisation générique et sans référence légale en France du préfixe “psycho” ou du terme de thérapeute semble aussi permettre les excès et excentricités en tout genre : thérapeute en psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, thérapeute clinicien, thérapeute de rêve, etc. pour attirer une clientèle de plus en plus sensible au marché de l’épanouissement mental, du développement personnel, du coaching individuel.
Toute personne est libre de consulter le professionnel de son choix. Mais comment le public peut-il réussir à distinguer entre :
les trois professions réglementées en France pour le soin psychique, inscrites sur le registre ADELI ou RPPS et qui garantissent des conditions de formation validées et liées à des cadres éthiques et déontologiques. Les psychologues, les psychothérapeutes et les psychiatres sont les seuls à correspondre à ces critères encadrés par des obligations réglementaires exigées par l’Etat.
des dénominations trompeuses qui utilisent des préfixes « psy » accolés à toutes sortes de pratiques et qui vendent de multiples techniques avec un suffixe en “logue” pour valider une prétendue scientificité qui peut s’avérer plus rassurante pour le public.
L’absence de protection de l’exercice de la psychologie et de la psychothérapie ouvre ainsi la porte à des pratiques qui peuvent être dangereuses et pour certaines, relever de l’abus de confiance ou d’une dérive idéologique pouvant aggraver la situation psychique voire matérielle de la personne. Ces cas sont bien sûr rares et peu nombreux, mais ils existent.
Face à l’explosion de “praticiens” aux formations à géométrie plus que variable et surfant sur la mode du bien-être, le public est laissé à sa seule capacité de vigilance, de discernement et de
compréhension pour s’orienter entre des professions réglementées et toutes les autres pratiques non réglementées, exposé à une multitude d’annuaires disponibles sur internet, d’annonces sponsorisées et de vidéos promettant monts et merveilles.
Il ne s’agit pas de mettre en cause tous les professionnels qui utilisent des techniques ou des intitulés non réglementés mais d’alerter sur une commercialisation abusive de la souffrance psychique et des risques pour un public dans une situation potentielle de fragilité.
La solution ne réside pas, comme certains le soutiennent, dans la mise en place d’une instance ordinale qui pourrait sanctionner ces personnes puisque la majorité d’entre elles ne sont pas psychologues. Par ailleurs, l’existence d’ordres professionnels pour les professions médicales n’empêchent aucunement des dérives majeures dont les médias se font régulièrement l’écho.